Ce sont les choses qui vont mal dans le système de santé qui souvent nous préoccupent le plus.
Tandis que nous recherchons fréquemment les grandes solutions, c’est souvent dans les petits efforts quotidiens que le véritable changement prend place.
Par le passé, nous avons vu certains hôpitaux réagir aux compressions budgétaires en supprimant des cliniques ou des lits, comme s’ils coupaient dans un saucisson.
Beaucoup d’autres ont apporté des modifications de procédés qui semblent porter des fruits en termes d’économies et de qualité des soins. Cette histoire n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Récemment le Centre de santé Lakeridge a remporté un prix international pour ses efforts visant à réduire le nombre d’infections nosocomiales à C. difficile.
Plutôt que de couper un autre morceau du saucisson, le Centre Lakeridge a en fait ajouté un deuxième pharmacien à son équipe de lutte antimicrobienne, qui compte désormais trois membres. Cet investissement se rentabilise.
Ayant fait face à 84 cas de C. difficile l’an dernier, le Centre Lakeridge était déterminé à faire baisser ce chiffre de façon permanente. Une infection à C. difficile peut changer la vie des personnes qui la contractent. C’est également une infection très coûteuse à traiter pour les hôpitaux.
Presque tous les cas de C. difficile sont liés à des patients qui ont récemment pris un antibiotique. Les antibiotiques peuvent modifier l’équilibre de la flore bactérienne dans les intestins d’un patient, entraînant des symptômes tels que diarrhée liquide, fièvre, nausée et maux d’estomac. Chez un petit nombre de patients, l’infection à C.difficile peut être mortelle.
Le personnel de lutte contre les infections du Centre Lakeridge croit que trop peu de gens comprennent les risques qui accompagnent la prise d’antibiotiques.
« Nous aimerions que le ministère fasse une publicité à ce propos », a dit Judy McCarten au conseil du RLISS du Centre-Est mercredi dernier. McCarten est spécialiste de la prévention des infections au Centre de santé Lakeridge.
Le Centre Lakeridge s’engage à réduire l’utilisation des antibiotiques les plus fréquemment associés aux infections à C. difficile, ainsi qu’à encourager les médecins à réfléchir à deux fois à la durée de leurs ordonnances ou carrément au besoin de prescrire un antibiotique. Cet effort a entraîné une réduction de 35 % dans l’utilisation des antibiotiques à l’hôpital.
L’hôpital améliore également le dépistage, faisant remarquer que les nouveaux tests permettent de déceler l’infection plus rapidement.
L’hôpital a également intensifié ses efforts de prévention, encourageant non seulement le personnel à se laver les mains fréquemment, mais aussi les visiteurs.
Les chefs de cliniques ont reçu des listes de vérifications de l’infection à C. difficile, qui incluent de petits comités de sécurité aux changements de quart.
L’importante trousse d’outils qu’a développé le Centre de santé Lakeridge a permis de réduire de façon considérable les taux d’infection par C. difficile à l’hôpital. Ils disent que le changement est permanent.
« Peu d’hôpitaux sont parvenus à réaliser un changement soutenu », a déclaré le Dr Dan Ricciuto au RLISS. L’équipe de Lakeridge estime avoir réussi et elle partage sa trousse d’outils avec d’autres établissements, y compris des foyers de soins de longue durée. Cette année, le taux d’infection à C. difficile est moitié moins élevé qu’en 2012 au Centre de santé Lakeridge, et l’hôpital n’a plus d’épidémie.
« Épidémie égale possibilité », a déclaré McCarten au RLISS.