Tous les travailleurs de la santé sont importants

La semaine des soins infirmiers est une occasion annuelle de rendre hommage au dévouement des infirmiers et infirmières et de reconnaître leur contribution à la profession des soins de santé. Mais cette année, le ton normalement festif de l’événement a débuté sur une note discordante.

Le 9 mai dernier, l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario (AIIAO) a publié un document de position concernant le « rétablissement du rôle d’infirmière autorisée ». Essentiellement, l’AIIAO a réclamé l’élimination des postes d’infirmière auxiliaire autorisée dans les unités de soins de courte durée.

Dans Mind the safety gap in health system transformation: Reclaiming the role of the RN, l’AIIAO milite pour un « plan interprofessionnel de ressources humaines en santé » pour l’Ontario. L’association affirme que ses propositions permettraient d’améliorer les résultats en matière de santé et de sécurité pour les patients.

Le rapport énonce huit recommandations. Parmi celles-ci, l’AIIAO demande au ministère de la Santé et des Soins de longue durée de légiférer pour un effectif strictement composé d’infirmières/infirmiers autorisés en soins de courte durée dans les deux ans pour les centres de soins tertiaires et quaternaires et de cancérologie… Et dans les cinq ans pour les hôpitaux communautaires plus grands. L’AIIAO demande aussi que toutes les visites de soins de santé à domicile soient effectuées par des infirmières autorisées et que tous les foyers de soins de longue durée aient des normes minimales en matière d’effectif infirmier.

L’AIIAO estime que les coupures dans les soins de santé ont résulté en une tendance à favoriser les infirmières auxiliaires autorisées par rapport aux infirmières autorisées. Elle dit que les hôpitaux remplacent les infirmières autorisées par des infirmières auxiliaires autorisées parce qu’elles coûtent moins, sans tenir compte de la qualité supérieure des soins prodigués par les infirmières autorisées.

Il n’existe pas de preuves concluantes indiquant qu’un hôpital qui n’emploie que des infirmières autorisées aura de meilleurs résultats en ce qui concerne la santé de ses patients. Le rôle des infirmières autorisées et des infirmières auxiliaires autorisées est extrêmement important pour assurer la qualité supérieure de nos soins de santé.

Les infirmières auxiliaires autorisées suivent des études intensives en soins infirmiers de deux ans et demi et sont régies par l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO). L’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario (AIIAO) dit que les « infirmières auxiliaires autorisées travaillent partout où l’on offre de soins de santé, soit dans les hôpitaux, les foyers pour personnes âgées, les maisons de retraite, les unités de santé publique, les organismes communautaires de soins infirmiers, les cliniques, les cabinets privés, l’industrie, les écoles, les garderies et les camps pour enfants » (traduction libre). Certaines d’entre elles font des études universitaires pour pratiquer dans des domaines spécialisés, comme la gérontologie, l’obstétrique, la chirurgie et la santé mentale.

L’Institut canadien d’information sur la santé incorpore les infirmières auxiliaires autorisées dans une liste de 30 professionnels paramédicaux considérés être les plus grands atouts de notre système de soins de santé. Cette liste contient également les médecins, les infirmières autorisées, les travailleurs sociaux, les ergothérapeutes et les psychologues. Ces professionnels travaillent tous ensemble et forment des équipes qui varient en fonction des besoins de chaque patient.

Les soins aux patients comportent des facettes multiples et dépendent de la contribution de nombreux travailleurs qui fournissent aussi des soins indirects. Ces travailleurs de la santé « invisibles » comprennent les préposés au classement, les gestionnaires de dossiers, les réceptionnistes, les cuisiniers, les nettoyeurs, le personnel d’entretien et le personnel de sécurité. Malheureusement, leur travail n’est souvent reconnu que quand il n’est pas fait.

Selon un document publié par Les femmes et la réforme de la santé intitulé Le travail invisible dans le domaine de la santé et les femmes, « Pour dispenser des soins de qualité et en planifier la prestation, il faut tenir compte du personnel de santé dans son ensemble et non seulement d’une fraction ».

Remettons les choses dans leur contexte. Un médecin peut diagnostiquer et établir un traitement lorsqu’un patient est admis à l’hôpital. Mais ce n’est qu’une facette du parcours de soins de santé du patient. Avant que le médecin arrive à son diagnostic, un technologue de laboratoire médical a probablement dû faire des tests. Lorsque le patient est à l’hôpital, une infirmière surveille son état; le gestionnaire des dossiers fait en sorte que l’historique du patient est à jour; le cuisinier prépare des repas sains tout en tenant compte de ses restrictions alimentaires; le nettoyeur suit les protocoles afin de minimiser la propagation de l’infection; le travailleur social rend visite au patient pour discuter avec lui et voir comment il va; et l’ergothérapeute essaie de faciliter la tâche du patient pour lui permettre de se déplacer facilement une fois qu’il sera mieux.

Les coupures apportées aux soins de santé en Ontario ont imposé un lourd fardeau sur les hôpitaux, qui doivent toujours faire plus avec moins, avec un personnel toujours moins nombreux qui en fait toujours plus. Les infirmières autorisées, les infirmières auxiliaires autorisées doivent s’unir pour convaincre le gouvernement que cette mesure est inacceptable. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a clairement indiqué que son intention était d’accorder la priorité aux patients. Mais pour que cela soit possible, nous avons besoin de fonds supplémentaires pour assurer une dotation adéquate et que la gamme complète de professionnels des soins de santé puissent travailler ensemble pour offrir les meilleurs soins possibles.

Les soins de santé nécessitent un travail d’équipe. Chaque membre de cette équipe a le potentiel d’influencer les résultats du patient. Au lieu d’essayer de faire valoir qu’un professionnel de la santé est meilleur qu’un autre, nous devons reconnaître la valeur de tous les travailleurs de la santé.

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