Les soins à domicile : un débat que le gouvernement veut éviter

Le système défaillant des soins à domicile et communautaires de l’Ontario est un excellent exemple de la raison pour laquelle les entreprises du secteur privé ne devraient pas dispenser les soins de santé. C’est simple, elles ne font pas un aussi bon travail que le secteur public. Sans compter qu’elles coûtent plus cher.

Les problèmes au sein du système des soins à domicile et communautaires sont si graves que le ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Eric Hoskins, a récemment annoncé que les 14 centres d’accès aux soins communautaires à lourde structure administrative de la province seraient fermés. Les réseaux locaux d’intégration des services de santé seront élargis et absorberont les responsabilités des CASC.

En faisant cette annonce, Monsieur Hoskins a résumé ce que nous disons au gouvernement depuis des années : « Trop souvent, les services de soins de santé peuvent être fragmentés, mal coordonnés et répartis de façon inégale dans l’ensemble de la province. Pour les patients, cela signifie qu’ils peinent à naviguer dans le système ou que tous les Ontariens et Ontariennes n’ont pas un accès équitable aux services. Trop souvent, notre système ne fournit pas les types de soins appropriés aux patients qui en ont le plus besoin. »

Le ministre a publié un document de discussion demandant aux Ontariens d’aider le gouvernement à déterminer comment améliorer les soins à domicile et communautaires.

Mais le processus devrait peut-être être inversé. C’est peut-être le public qui devrait publier un document de discussion et demander au gouvernement de répondre.

Qui a furtivement pris la décision de privatiser les soins de santé en Ontario? Dans quelle élection les Ontariens ont-ils voté pour privatiser les soins de santé? Quand les Ontariens ont-ils voté pour que le principal objectif du système de la santé soit le profit?

Le gouvernement veut transférer un nombre de plus en plus grand de traitements habituellement fournis à l’hôpital au domicile des patients. Ces traitements incluent des services vitaux comme la dialyse, le soin des plaies complexes et les soins palliatifs.

Les raisons de le faire sont souvent bonnes. De nombreux patients se rétablissent plus rapidement après une intervention chirurgicale s’ils peuvent se reposer à la maison plutôt qu’à l’hôpital. Et ça coûte moins cher.

Mais tandis qu’on transfère de plus en plus de services de santé des hôpitaux au domicile des patients, le gouvernement de Madame Wynne transfère gentiment la prestation des soins de santé du secteur public au secteur privé. Elle met du personnel à pied dans les hôpitaux et retient les services d’entreprises privées pour fournir les services de soins à domicile et communautaires.

Mais on sait que le but des entreprises à but lucratif qui fournissent les soins de santé est de faire le maximum de profits. C’est pour cette raison qu’elles existent après tout.

La vérificatrice générale de l’Ontario a récemment examiné la qualité des soins offerts par des fournisseurs de soins à domicile sous contrat auprès des Centres d’accès aux soins communautaires. Elle a découvert que seulement 61 cents de chaque dollar payé par les CASC étaient en fait utilisés pour les soins face à face avec le patient.

Alors où va le reste? Les 39 cents sur chaque dollar?  Une grosse part de ces 39 cents est absorbée par les salaires du personnel de gestion et les profits de leurs entreprises privées.

Ces entreprises accumulent les profits en réduisant les salaires de leur personnel et en forçant les travailleurs à hâter les traitements. Plus d’une a pour leitmotiv « fais le vite et pas cher ».

Mais vite et pas cher ne devrait pas être le principe directeur d’un système des soins de santé. Il devrait plutôt être « faisons de notre mieux dans l’intérêt du patient ». Et ce principe est suivi par les fournisseurs de soins qui travaillent pour le gouvernement, pas par les entreprises à but lucratif.

C’est à cela que le débat public devrait s’intéresser. Mais nous ne sommes pas surpris de voir que dans son document de discussion, Monsieur Hoskins ne réclame aucun commentaire sur son programme de privatisation. La privatisation est une conversation que le gouvernement veut désespérément éviter, parce que les faits démontrent bien qu’elle nuit à la qualité des soins aux patients.

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