Élections 2014 : Toc toc toc… des questions à poser sur les soins de santé

« Toc toc toc.

Qui est là?

Tim? Tim quoi?

Non, Tim Hu-dak. »

Les candidats frappent à votre porte. Des réunions de tous les candidats sont organisées dans chaque circonscription. Vous êtes prêt?

Voici quelques questions que vous voudrez peut-être garder à la porte ou apporter avec vous dans les forums locaux. Veuillez ajouter vos propres suggestions dans le champ de commentaires plus bas.

Hôpitaux

Avant les élections générales de 2011, le vérificateur général de l’Ontario avait dit qu’avec les augmentations du financement prévues de 3,3 pour cent, les hôpitaux provinciaux devraient trouver le moyen d’économiser 1 milliard de dollars ou « accumuler des déficits ou couper dans les services ». Depuis 2011, nous avons en fait été témoins de compressions supplémentaires, portant l’augmentation du financement à 1,5 pour cent, puis à zéro pendant deux ans après ça. Le budget du printemps aurait prolongé le gel du financement de base des hôpitaux pendant une autre année. Les mises en garde du vérificateur se sont révélées vraies – on a vu des réductions du personnel et des services partout à travers la province. Que ferait votre parti pour endiguer la vague de compressions dans les hôpitaux?

Les hôpitaux de l’Ontario sont parmi les plus peuplés du monde développé. En 2011, le taux d’occupation des lits de soins de courte durée de 93 pour cent était supérieur au taux de 26 autres pays de comparaison de l’OCDE, à l’exception d’Israël. Seuls le Mexique et le Chili comptent moins de lits par habitant. Votre parti approuverait-il un moratoire sur la réduction des lits jusqu’à ce qu’une nouvelle planification des capacités soit effectuée?

Plus de 100 projets d’infrastructure majeurs ont été mis en œuvre dans le secteur hospitalier en Ontario. Environ un tiers de ces projets ont été conçus, construits, financés et entretenus par le secteur privé. Ces projets P3 se sont avérés extrêmement coûteux. Une étude de l’Université de Toronto démontre que nous payons 16 % de plus en développant les nouveaux édifices hospitaliers de cette façon. Lorsqu’un hôpital se lance dans un projet P3, la transparence et la reddition de comptes s’évanouissent. Les contrats complexes compliquent largement les changements une fois que la construction de l’hôpital est terminée. Que pense votre parti des partenariats publics-privés?

Soins à domicile

L’ancien commissaire à la santé Roy Romanow avait décrit les soins à domicile comme le prochain service essentiel. En Ontario, les soins à domicile ont été fragmentés par l’impartition tant à des agences à but lucratif qu’à but non lucratif par les Centres d’accès aux soins communautaires. Le gouvernement s’est récemment engagé dans un plan qui confierait à ces agences la charge des évaluations et de la prestation des soins, réduisant ainsi le rôle de surveillance des CASC et par surcroît la reddition de comptes au public. Le roulement du personnel dans ces agences privées est très élevé et contribue à des problèmes au niveau de l’aptitude à fournir les soins en temps opportun. Les agences à but lucratif n’ont pas à déclarer les salaires de leurs cadres sur la liste des 100 000 $ et plus. Comment intégreriez-vous la prestation des soins à domicile et renforceriez-vous la reddition de comptes au public?

Avec le gel du financement de base des hôpitaux, les soins à domicile ont fait l’objet de pressions énormes, forçant les patients à rentrer chez eux plus vite et fréquemment encore malades. Cette année, le secteur des soins à domicile devait recevoir 270 millions de dollars nouveaux, soit une augmentation de 5 pour cent. Si l’on estime modestement le maintien du statu quo à 3,5 pour cent (inflation, croissance démographique et vieillissement), cela signifie que les soins à domicile recevront 80 millions de dollars pour compenser environ 800 millions de dollars en coupures résultant d’un gel dans les hôpitaux. Comment votre parti remédierait-il à ce problème pour faire face au déversement des patients des hôpitaux?

Soins de longue durée

Dans le cadre des élections de 2008, l’ancien ministre de la Santé George Smitherman avait promis une norme de dotation pour les foyers de soins de longue durée en Ontario. L’Ontario a longtemps accusé du retard à établir des normes de dotation dans les soins de longue durée par rapport aux autres provinces et aux états américains. Il avait nommé la directrice générale du Centre de soins de santé St-Elizabeth Shirley Sharkey pour faire des recommandations en ce qui concernait cette norme. Tergiversant, Sharkey avait remplacé l’idée d’une norme de dotation par des mesures de résultats plus abstraites. Depuis lors, chaque groupe d’experts ayant examiné la question a recommandé d’augmenter les effectifs dans les 640 maisons de soins infirmiers de l’Ontario. Votre parti s’engagera-t-il à établir une norme de dotation et à fournir les fonds nécessaires pour permettre à ces foyers de respecter cette norme?

L’Ontario a fait peu de progrès en ce qui concerne les longues attentes pour un lit de soins de longue durée. Le nombre de personnes en attente de soins de longue durée a augmenté d’environ 85 % entre 2005 et 2012 tandis que le nombre de lits a augmenté de 3 % seulement. Le temps d’attente médian a triplé, passant de 36 à 98 jours au cours de la même période. Le gouvernement a dit qu’il voulait garder plus d’Ontariens à la maison, mais n’a pas fourni les ressources nécessaires au secteur des soins à domicile. Comment votre parti aborderait-il les longues attentes pour les soins de longue durée?

Il est devenu évident il y a environ un an que trop peu de maisons de soins infirmiers étaient soumises aux inspections détaillées de la province. Les inspecteurs prenaient aussi jusqu’à un an pour enquêter sur les plaintes individuelles, arrivant parfois après le décès du plaignant. Le problème venait du nombre insuffisant d’inspecteurs pour gérer les 640 foyers de soins de longue durée. Deb Matthews, notre ministre de la Santé, s’était engagée à ajouter 100 inspecteurs des soins de longue durée et avait promis que chaque foyer serait soumis à une inspection de la qualité de vie des résidents (IQVR) officielle une fois par année. Remarquablement, en dépit de cette promesse, on n’a embauché aucun nouvel inspecteur à titre permanent. Votre parti s’engagerait-il à mettre en place un effectif d’inspection permanent capable de réaliser l’objectif de conduire une IQVR par année dans chaque foyer et, avec les inspecteurs additionnels, d’enquêter sur les plaintes de manière opportune?

Santé mentale

L’Ontario base encore ses cibles en matière de capacité de lits en santé mentale sur les recommandations de 1997 de la Commission de restructuration des services de santé. Ces recommandations sont issues de données vieilles maintenant de vingt ans. À Kingston, par exemple, cela signifie que le nouvel hôpital psychiatrique aura 60 lits de moins, en dépit du fait que ces lits sont presque toujours occupés. À St. Thomas, le nouveau Centre légiste de santé mentale du Sud-ouest a admis qu’ils pourraient occuper tous leurs lits aujourd’hui même s’ils avaient les fonds pour le faire. Malgré une population vieillissante croissante dans le Sud-ouest de l’Ontario, on n’a pas la capacité de croître. Ils sont eux aussi coincés avec les prévisions dépassées de la commission. Votre parti serait-il en faveur d’un moratoire sur la suppression des lits réservés aux soins psychiatriques au moins jusqu’à ce qu’un plan de capacité soit développé?

Le taux de réduction des lits réservés aux soins psychiatriques a excédé de loin la nouvelle capacité dans la communauté. La Commission de restructuration des services de santé avait recommandé de ne supprimer aucun lit jusqu’à ce que des services communautaires de remplacement soient en place. Ces recommandations sont tombées dans l’oreille d’un sourd, comme d’ailleurs bien d’autres entendues par le vérificateur général de l’Ontario en 1997, 2002 et 2008. Votre parti s’engagerait-il à corriger cette erreur et à faire de la santé mentale une priorité?

Dons de plasma payés

Canadian Plasma Resources a ouvert ses portes à Toronto pour payer les donneurs de plasma. Ceci est à l’encontre de la Commission d’enquête Krever, qui s’était fortement opposée au paiement des dons de plasma, sauf dans de rares circonstances. Après tout, le scandale du sang contaminé avait découlé de l’importation depuis des prisons américaines de plasma payé. Ce fut le plus important désastre de l’histoire du Canada en matière de santé publique. Tant CPR que la Société canadienne du sang ont admis que l’établissement d’un système de concurrence pour les dons de plasma aurait un impact sur les dons faits à notre service national de collecte de sang. Votre parti s’engagerait-il à réintroduire rapidement et en priorité la législation qui interdit les dons payés de sang et de plasma en Ontario et protège notre système de collecte et de distribution du sang courant?

Plus de détails bientôt!

 

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