L’Hôpital Alexandra est relativement unique en ce sens que, situé à Ingersoll, petite ville en bordure de la 401, entre Kitchener et London, on nous dit que les services ambulatoires de l’hôpital sont fréquemment utilisés par des camionneurs.
Le personnel de l’hôptial a récemment appris que le laboratoire de l’hôpital serait fermé aux patients ambulatoires à partir du 1er juillet. Les résidents locaux seront renvoyés au laboratoire CML privé qui se trouve en ville. Quant aux camionneurs, il faudra bien qu’ils se débrouillent.
L’Hôpital Alexandra subit les conséquences néfastes de la décision du gouvernement d’affamer les hôpitaux dans le cadre de ce qu’ils appellent un réalignement des services. Considéré comme un petit hôpital, l’établissement d’Ingersoll a reçu une maigre augmentation de un pour cent l’an dernier. C’est mieux que les zéros auxquels font face ses homologues plus grands, mais pas assez pour atténuer les tensions continues sur les coûts.
L’hôpital d’Ingersoll n’est pas le premier hôpital en Ontario à devoir se débarrasser de ses services de laboratoire d’analyses externes. En fait, il serait plutôt parmi les derniers.
Le SEFPO a été informé des changements qui devront être apportés aux horaires de certains de ses membres. L’impact sur la main-d’œuvre sera relativement faible, même si une perte quelconque d’emplois dans une petite ville comme Ingersoll est loin d’être négligeable. (Et encore plus lorsque l’emploi qui est supprimé est le vôtre.) Mais il y a un hic : tandis qu’Alexandra peut économiser un peu d’argent en prenant cette mesure, une telle décision coûtera vraisemblablement cher au gouvernement de l’Ontario.
À une époque où la ministre de la Santé Deb Matthews cherche à économiser un peu partout, cette décision nous paraît étrange. Mais quand on n’examine pas une situation dans son ensemble, c’est ce qui arrive.
On ne nous a pas expliqué comment les coûts sont affectés par cette décision, même on sait que les hôpitaux ne sont pas payés pour chaque test de laboratoire qu’ils effectuent. Au lieu de ça, le coût des services du laboratoire entrent habituellement dans le budget global de l’hôpital. Il est peu probable que le Réseau local d’intégration des services de santé du Sud Ouest réduise le budget de base de l’Hôpital Alexandra suite à l’élimination de ces services. S’il le fait, cette réduction sera bien inférieure à ce qu’il en coûtera à l’Ontario pour faire faire ces tests à l’extérieur.
Le laboratoire CML choisi facture le gouvernement pour chaque test effectué. Lorsque l’ancien premier ministre Mike Harris avait partagé les fonds pour les laboratoires d’hôpitaux et privés, il avait ajouté 15 pour cent pour les laboratoires privés, pour couvrir leurs profits.
En 2008, cette différence de coût avait considérablement augmenté. Un rapport commandé par le gouvernement McGuinty avait étudié 12 projets pilotes d’hôpitaux avec un budget global distinct pour les tests effectués dans la communauté. La différence était énorme. Une série de tests moyenne dans un de ces hôpitaux pilotes coûtait 22 $. Dans le secteur privé, cette même série de tests en coûtait 33 $. Gardons à l’esprit que ces hôpitaux pilotes étaient tous relativement petits et ne possédaient pas le degré élevé d’automatisation dont jouissent les hôpitaux des grandes villes. Même avec ça, ils étaient en mesure d’offrir des services de laboratoire meilleur marché que dans le privé.
Lorsque le laboratoire de l’Hôpital d’Ingersoll fermera ses portes aux patients externes, cela ne veut pas dire qu’il arrêtera de faire des tests pour les patients hospitalisés. Le laboratoire sera encore là le 2 juillet. En supprimant les tests pour les patients externes, le laboratoire réduit son efficience d’échelle.
Le rapport de 2008 l’a aussi démontré. Un de ces hôpitaux, le Centre des soins de la santé Muskoka Algonquin (Huntsville, Bracebridge) avait dû éliminer son quart de nuit suite à la suppression des services aux patients externes. Il avait fini par devoir réintroduire le quart, mais sans les volumes communautaires pour le payer.
Les hôpitaux pilotes avaient donné une variété de bonnes raisons pour conserver les tests communautaires, y compris celle d’utiliser la capacité excédentaire, d’avoir les résultats plus rapidement (les laboratoires privés obtiennent les échantillons dans la communauté et les envoient ensuite dans des installations centrales plus grandes), de maintenir les relations avec les médecins locaux et d’avoir l’avantage de faire partie du même système d’information des laboratoires d’hôpitaux.
Ce qui est frustrant pour les résidents locaux, c’est que ce n’est pas la première réduction qui ait été annoncée pour l’hôpital d’Ingersoll. Le RLISS du Sud-ouest a décidé de réaffecter des lits de soins continus complexes dans toute la région. Dans le cas de l’Hôpital Alexandra, ils perdent des lits, qui seront transférés à Owen Sound. Le problème, c’est que ces lits sont utilisés, et il est peu probable que les patients migrent avec eux dans la zone nord du RLISS. C’est sans doute un facteur de stress supplémentaire et non pas de stress inférieur pour l’hôpital d’Ingersoll.
Si le gouvernement tient mordicus à réduire ses coûts, il doit réexaminer sa politique et diminuer progressivement l’accès communautaire aux services de laboratoires externes de l’hôpital local. En prenant du recul, on voit que c’est juste une partie de l’idéologie de marché que l’Ontario ne peut sans doute plus se permettre.
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