C’était en janvier dernier que nous frissonions devant les locaux du ministère de la Santé avec un groupe de jeunes activistes inquiets des réductions fédérales au niveau des prestations de santé des réfugiés.
Il y a un an, la Saskatchewan, le Manitoba et le Québec s’étaient déjà engagés à combler les lacunes créées par ces réductions au gouvernement fédéral. La Nouvelle-écosse et l’Alberta ont suivi.
L’Ontario est maintenant la sixième province à fournir les soins nécessaires aux réfugiés affectés par les compressions au Programme fédéral de santé intérimaire.
Plus de la moitié des réfugiés laissés sans soins par le gouvernement Harper vivent en Ontario.
Affirmant que les hauts dirigeants du gouvernement ont « abdiqué » leur responsabilité, le gouvernement de l’Ontario a dit qu’il offrirait la couverture nécessaire et enverrait la note à Ottawa.
« De concert avec les autres provinces, nous continuerons d’encourager le gouvernement fédéral à rétablir le programme fédéral qui fournit l’assurance-santé à tous les demandeurs d’asile », a dit la ministre de la Santé Deb Matthews dans un communiqué de presse la semaine dernière.
À compter du 1er janvier 2014, le nouveau Programme d’assurance-santé provisoire de l’Ontario couvrira la plus grande partie des frais pour les services d’hôpitaux, de soins primaires, de spécialistes, de laboratoire et de diagnostic. Sous réserve d’un examen des ressources, le gouvernement couvrira également « les médicaments conformes au formulaire du Programme de médicaments de l’Ontario ».
Il y a un an, Matthews avait écrit au ministre fédéral de la Citoyenneté et de l’Immigration Jason Kenney pour l’inviter à tenir compte du fait que de telles réductions entraînaient vraiment une augmentation du coût des soins pour ces personnes. L’inaccessibilité à des prestations de santé raisonnables aggravait les petits problèmes.
Alors que le gouvernement mentionnait que les réductions dans le programme permettraient d’économiser environ 20 millions de dollars par année à l’échelle nationale, bien des gens ont soutenu que ces économies seraient vite étouffées par le coût de ne pas prendre soin de ces personnes.
La décision a également fait l’objet d’une contestation judiciaire de l’organisme Canadian Doctors for Refugee Care et de la Canadian Association for Refugee Lawyers.
Le Programme fédéral de santé intérimaire servait à l’origine à combler le fossé de la couverture des demandeurs d’asile en attendant qu’ils soient admissibles au régime provincial d’assurance-maladie.
Ne sachant trop qui est ou n’est pas couvert, on a parfois refusé des soins à des demandeurs d’asile, même s’ils y avaient droit en vertu du nouveau programme.
Les témoignages émouvants de femmes enceintes et de patients cancéreux à qui l’on avait refusé des prestations au Canada a poussé de plus en plus de gens à s’opposer à ces réductions. L’été dernier, un certain nombre de Canadiens très en vue, tels que Margaret Atwood, Yann Martel, Rohinton Mistry, Shirley Douglas, Kiefer Sutherland, Jian Ghomeshi, Adrienne Clarkson et John Ralston Saul, ont prêté leur voix à la campagne.
Les nouveaux règlements excluant certains réfugiés étaient entrés en vigueur en juillet 2012.