Le tout nouveau Centre de psychiatrie médico-légale du Sud-Ouest a ouvert ses portes à St-Thomas avec tambours et trompettes, et plus de quelques problèmes.
Le nouveau bâtiment lutte peut-être contre la stigmatisation, comme ses partisans aiment le dire, mais un bol de soupe à la cafétéria coûtera désormais beaucoup plus aux patients, au personnel et aux visiteurs, et un problème dans le système de sécurité informatisé semble entraîner plus d’un souci. Aussi, il n’y a pas assez de lits pour transférer tous les patients admissibles du centre de détention régional.
Le bâtiment est le premier de deux nouveaux établissements psychiatriques régionaux privatisés à ouvrir dans la région de London. Au cours des cérémonies d’ouverture du 14 juin dernier, les représentants présents ont vanté l’architecture, notant qu’elle reflétait un nouveau degré de respect pour les occupants de l’hôpital. Le deuxième et plus grand des deux hôpitaux psychiatriques ouvrira à London en 2015.
La construction des deux établissements psychiatriques est un partenariat public-privé, ce qui signifie qu’en plus de concevoir et construire ces édifices, le secteur privé a également signé un contrat de 30 ans pour l’entretien et le financement. L’entretien des édifices peut inclure l’entretien des ascenseurs, des systèmes électriques et mécaniques, des systèmes de ventilation et d’autres travaux similaires.
Après moins d’une semaine dans le nouvel édifice – les patients n’ont pas été transférés dans le bâtiment avant le 19 juin – les employés étaient déjà frustrés par le système de bracelets censé leur permettre de surveiller et contrôler les va-et-vient des patients.
Les patients relevant de la médecine légale sont ceux qui sont arrivés à l’hôpital suite à des problèmes avec la loi. On les a jugés inaptes à subir un procès ou le tribunal les a considérés criminellement non responsables de leurs actes. Contrairement au stéréotype, plus de 90 pour cent des patients relevant de la médecine légale sont là suite à des incidents non violents.
Le système des bracelets est censé refléter les restrictions individuelles placées sur ces patients par la Commission ontarienne d’examen (COE). Toutefois, le nouveau système de sécurité permet aux patients avec une habilitation de sécurité plus large de s’accompagner d’amis moins bien cotés pour entrer à des endroits où ces derniers n’ont pas le droit d’entrer.
Curieusement, alors que cela est possible, le personnel clinique a de plus en plus de mal à passer par les mêmes portes lorsqu’un patient avec un bracelet de passage restreint est à proximité.
En outre, les patients obtiennent des accès surprenants et probablement non voulus, tel que lorsqu’un groupe de patients s’est trouvé tard en soirée dans une cour extérieure fermée. Certains patients ont découvert que leur bracelet leur permettait d’aller se promener dans les bureaux des dirigeants.
Le nouveau bâtiment est censé répondre aux besoins futurs de la collectivité, mais il est déjà à pleine capacité. En dépit de la demande, seuls 80 des 89 lits sont actuellement financés. Le gouvernement s’est engagé à financer les neuf autres lits, mais les fonds arriveront lentement au cours des six prochaines années. Cela signifie que de nombreux patients admissibles doivent rester dans l’établissement correctionnel proche plutôt que de se faire soigner à St-Thomas.
Ce n’est pas comme si nous ne les avions pas mis en garde. Le SEFPO a présenté son propre rapport au Réseau local d’intégration des services de santé du Sud-Ouest en 2010, soulignant que la planification était insuffisante pour maintenir le statu quo et encore moins pour fournir à l’avenir les capacités nécessaires. Une grande partie de la planification avait été basée sur des projections dépassées de la Commission de restructuration des services de santé publiées vers la fin des années 1990. (Pour lire notre soumission 2010 au RLISS, en anglais seulement, cliquez ici ).
Tandis qu’on peut s’attendre à quelques pépins techniques dans un nouveau bâtiment, on semble avoir de la peine à expliquer l’énorme augmentation des prix à la cafétéria suite au déménagement.
Fait intéressant, on nous dit qu’un grand nombre des prix sont le double de ce qu’ils étaient dans l’ancien édifice. En plus du personnel et des visiteurs, de nombreux patients utilisent leur propre argent pour supplémenter les repas servis à l’hôpital.
Pour ajouter aux problèmes rencontrés avec les bracelets, aux prix élevés des denrées alimentaires et au manque de chambres, une liste d’imperfections non surprenantes affligent le bâtiment, telles que des ascenseurs qui restent bloqués, des portes qu’on ne peut verrouiller (y compris les salles des médicaments) et l’eau dont la température pourrait être dangereuse. Les services alimentaires ont leurs propres problèmes, avec des chariots alimentaires chauffés qu’on ne peut brancher assez près du tapis roulant de service, où les plateaux sont préparés.
Lorsque l’Hôpital Royal d’Ottawa a ouvert ses portes, en 2006, avec des problèmes similaires, il a fallu plus d’un an pour résoudre un grand nombre des problèmes, et on s’était demandé qui entre le consortium privé et l’hôpital public devrait payer la note pour certaines des réparations.
Plus d’information à ce propos bientôt.