Selon le Spectator de Hamilton, les trois régions les plus riches de la province ont les meilleurs résultats en matière de santé, en dépit d’un financement de la santé moindre par habitant, un rappel flagrant du lien entre le revenu et la santé.
Ces trois RLISS se trouvent également près de Toronto, où de nombreux patients franchissent fréquemment les lignes des RLISS pour obtenir des soins.
Il nous dit aussi que s’occuper de la pauvreté pourrait avoir un impact substantiel sur les coûts liés aux soins de santé publique.
Peut-on ainsi penser que les RLISS de ces trois régions sont les mieux dirigés? Pas nécessairement.
Malheureusement, le classement du journal des 14 réseaux locaux d’intégration des services de santé n’est peut-être pas entièrement équitable vu l’accent mis sur la santé de la population dans ces régions.
Une étude conduite en 2007 par le gouvernement fédéral révèle que l’Ontario a le deuxième niveau le plus élevé de disparité de revenus au Canada. Ce classement est une mesure entre le revenu des vingt pour cent supérieurs et des vingt pour cent inférieurs.
Selon la région, les différences sont considérables.
Le Spectator place le RLISS de Hamilton Niagara Haldimand Brant au bas de l’échelle des RLISS dans le Sud de l’Ontario, et seulement au-dessus de deux autres RLISS dans le Nord.
Hamilton compte également le plus grand nombre de personnes âgées, per capita, ce qui peut entraîner un certain nombre de difficultés. Ce segment de la population est également en croissance rapide, à un moment où les fonds sont limités.
Stephen Birch, de l’Université McMaster, a tapé dans le mille lorsqu’il a dit au journaliste : « Je pense que la santé de la population devrait être un facteur important ici, mais nous devons aussi nous demander si les services que nous recevons correspondent aux ressources qui sont affectées à la santé. Prend-on en compte dans le financement les besoins additionnels de la population du RLISS de Hamilton? »
Ces questions sont importantes, mais la série du Spectator n’y a pas vraiment répondu de façon satisfaisante.
Le Spectator nous dit que le RLISS de HNHB n’a pas atteint 10 des 11 objectifs établis dans son entente de responsabilité avec la province. Aucun des autres RLISS n’a atteint plus de la moitié des objectifs.
Il est peut-être légèrement exagéré de suggérer que les RLISS soient directement responsables des résultats pour la santé dans leur région, et plus particulièrement si l’on tient compte du fait qu’ils ont des dépenses discrétionnaires réelles d’un à deux pour cent des fonds qui circulent entre eux et les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les organismes communautaires.
Et ils n’accordent pas de licences aux exploitants des maisons de soins infirmiers, les laissant sans aucun contrôle sur le nombre de lits disponibles. Pourtant, le Spectator pénalise le RLISS de HNHB parce que l’attente pour un lit dans les maisons de soins infirmiers de la région est presque deux fois plus longue que la moyenne provinciale.
Les RLISS n’ont également pas grand chose à dire en ce qui concerne les soins primaires, une des raisons pour lesquelles la ministre a suggéré que les équipes de santé familiale s’installent dans les RLISS.
Le classement semble également décharger la province de sa responsabilité pour les problèmes systémiques dans la région.
Il suffit de lire les commentaires sous les articles du Spectator. Ces commentaires suggèrent habituellement la dissolution des RLISS. Aucun ne tient le gouvernement McGuinty responsable des différences entre les régions en ce qui concerne la prestation des soins de santé publics. C’est aussi un des plus grands incitatifs politiques à garder les RLISS.
Le RLISS de HNHB est certainement devenu le point de mire. L’ombudsman était loin de flatter le RLISS de HNHB pour son manque d’intérêt à l’égard de la consultation publique en 2010. Comme son bureau l’a déclaré dans « La combine du RLISS », la réalité de la prise de décision communautaire n’est pas à la hauteur des belles paroles politiques.
L’ombudsman a relevé dans le rapport plus de 60 plaintes à propos de deux décisions controversées au Hamilton Health Sciences (Centre des sciences de la santé de Hamilton) et au Niagara Health System (Système de santé de Niagara).
Depuis que le Niagara Health System a été placé sous la direction d’un superviseur nommé par le gouvernement en août dernier, l’ombudsman a reçu 70 autres plaintes liées aux services de santé.
Nous avons tout particulièrement remarqué l’approbation précoce par le RLISS du plan d’amélioration de l’Hôpital de Niagara, un document que n’importe quel examinateur raisonnable considérerait totalement irréaliste et perturbateur. Ce plan incluait de fermer les urgences à Port Colborne et Fort Erie. Il n’est pas étonnant que certains des changements contenus dans ce plan font une fois de plus l’objet d’un examen et que le Niagara Health System affiche encore un déficit.
Il est possible que le RLISS de HNHB soit parmi les pires dans la province. Mais le Spectator devrait mesurer le changement dans les résultats pour la santé depuis que le RLISS a entrepris son travail, puis comparer ces données avec les progrès réalisés ailleurs. Dans son évaluation, il devrait également tenir compte de facteurs tels que l’âge, le revenu et la distance géographique.
Si vous n’arrivez pas à exécuter votre quadruple saut et que les RLISS voisins n’exécutent que des doubles axels, il est temps qu’on fasse preuve d’un peu plus de souplesse à votre égard. Les classements du Spectator ont été établis par un reporter sportif. Il devrait le savoir.